Auteur :
Shakin Nir
Genre : Drame
Edition : La
Bourdonnaye
Publication :
3 septembre 2014
Page : 152
pages
Prix :
14,99 euros
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– Le Révolté
Résumé
Émile, le fils du vigneron, et Mlle de Montsegnac, la fille
des châtelains, se rencontrent à un bal et tombent amoureux l’un de l’autre.
Mais, au début du XXe siècle, on a beau être en république, les castes règnent
dans les provinces. Cet amour contrarié et une brimade grossière poussent Émile
à la révolte. Ainsi, par provocation, il éconduit Mathilde, une nouvelle
prétendante, qui le poursuivra de sa rancune toute sa vie. Puis il épouse
Berthe, une femme qu’il méprise. Pour fuir cet enfer quotidien qu’est devenue
sa vie, il se jette sans hésiter dans la boue et le cloaque des tranchées de
1914-1918. Il en revient blessé et militant communiste. De son côté, Mathilde a
épousé un bon bourgeois et devient l’égérie de la droite fascisante locale. Au fil
du temps, la haine qu’elle voue à Émile les entraîne tous deux dans une lutte
sournoise et brutale, dans laquelle tous les coups sont permis, et qui trouvera
son dénouement tragique à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. Ce dernier
assaut aura-t-il définitivement raison de Mathilde ou bien fera-t-il enfin
plier Émile le révolté, qui a passé sa vie à combattre ? À moins que, d’une
guerre, nul ne ressorte jamais vainqueur.
Avec son écriture d’une force incroyable et une économie de
moyens qui touche au prodige, l’auteur de Grains
du Sud et de L’Idéal du kibboutz
rend compte de la violence et de la brutalité des sentiments amoureux, de la
nature humaine, de la guerre. Poignant et irrésistible.
Avis de
Marie
Le Révolté est un
roman écrit par Shakin Nir, auteur ayant connu les ravages de la Seconde Guerre
Mondiale.
Émile, un jeune paysan, tombe un beau jour amoureux de la
fille des châtelains. Mais dans cette France encore marquée par les conventions sociales en ce
début du XXème siècle, il ne fait pas bon défier ces mêmes conventions…
Se révoltant contre cette décision qu’il estime injuste, Émile se punit en
épousant Berthe, une jeune femme n’ayant ni le physique ni l’esprit pour elle,
s’estimant heureuse d’avoir attiré l’attention d’un si beau jeune homme. Pauvre
femme ! Cette situation marque le début de leurs malheurs respectifs.
Dès le premier chapitre, l’auteur nous plonge dans la
violence de la guerre de 1914-1918 et j’ai trouvé son style d’écriture brut et déconcertant.
Il n’y a guère de repères et les pensées d’Émile sont balancées telles qu’elles
viennent, sans vraiment de logique. Pourtant, cela n’empêche pas d’accrocher et
de continuer l’histoire. Une fois passé ce premier chapitre (très court), nous
en apprenons plus sur Émile, que nous suivons une bonne partie de sa
vie. Homme
passionné, c’est justement cette passion qui le mènera à sa perte à maintes
reprises. Le titre du livre est tout à fait approprié, Émile est un
révolté en permanence : contre les conventions sociales, contre le
gouvernement, contre les fascistes, contre la religion… Or, cela lui attirera
bien des ennuis. Durement frappé par la vie, il n’en demeurera pas moins fidèle
à lui-même jusqu’à la fin, bien qu’accusant les coups à chaque événement
tragique.
Une personne en particulier sera à l’origine de tous ses
maux, ou du moins, en sera le catalyseur : Mathilde. Éconduite par le passé
au profit de Mlle de Montsegnac, elle ne s’en remettra jamais et se trouvera un
but ultime
dans la vie : détruire tout ce à quoi tient notre héros. Or
j’ai eu du mal à comprendre pourquoi elle lui vouait cette haine éternelle.
Peut-être que cette relation sert à mieux rendre compte de la violence du monde
dans lequel Émile se trouve. En tout cas, je peux affirmer que Mathilde est un
personnage tout à fait exécrable contrairement à Berthe, qui sans être une
sainte, parvient à nous inspirer un peu de pitié.
Le Révolté se démarque complètement de mes lectures habituelles.
Pourtant, je me suis laissée emporter par ce récit qui nous plonge au cœur
d’une France marquée par de terribles guerres. Déroutant, il nous montre
également la violence dans toutes ses formes.
Extraits
« En bref, dès
leur lune de miel, leur mariage fut pour l’un comme pour l’autre une vengeance
soigneusement distillée. »
« Cependant, la
nuit, il ne pouvait s’empêcher de retourner dans le cloaque de la tranchée, et
surtout à ces heures où sur la route pilonnée le temps s’était installé,
immuable, immobile dans le fracas des explosions. Les obus au-dessus de sa tête
ronflaient, mauvaises guêpes acharnées à le poursuivre, fouillant le sol à sa
recherche, encore et encore. Les geysers des explosions le recouvraient de
terre, de pierres, de fer, à croire que de leur tambouille renversée dépendait
le sort de la guerre. »
Note
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3/5 |
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